Résistons à la spirale de la violence militariste !

Communiqué de l’Association des objecteurs de conscience en Turquie (Vicdani Ret Derneği)

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Les coups d’état militaires ont apporté partout où ils ont eu lieu des violations des droits de l’Homme.

Là où l’armée a pris le contrôle par la force, la violence s’est davantage institutionnalisée et les sociétés témoins de ces tentatives de putsch sont plongées dans des spirales de violence. Le processus dans lequel nous vivons depuis la nuit du 15 juillet nous fait expérimenter de nouvelles sortes de brutalités. D’une part des scénarios du coup d’état militaire ont été mis en pratique par un « Conseil de paix intérieure », d’autre part le gouvernement de l’AKP a mis à son ordre du jour ce qu’il nomme « les mouvements démocratiques ».

Cette équation va permettre au gouvernement de poursuivre sa centralisation du pouvoir en une seule main avec toujours plus de méthodes totalitaires. En continuant ce schéma, la loi de renforcement de l’armée peut être contrôlée directement par le gouvernement : fascisme et militarisme seront encore davantage institutionnalisés sous le mot de « démocratisation ».

La nuit du 15 juillet, les gens qui se trouvaient dans les rues pendant le coup d’état militaire contre le gouvernement Erdoğan ont essuyé des tirs de balles et de très nombreuses personnes ont été tuées. De l’autre côté, même si le gouvernement dit que « le coup d’état a été un échec grâce à la population », les appels par le pouvoir et les gens qui les ont écoutés en descendant dans la rue, cette nuit-là, représentent une mobilisation fasciste bien plus qu’un mouvement démocratique. La phrase « je suis le chef suprême » répétée plusieurs fois, hier, par Erdoğan fournit les fondements du militarisme et renforce encore plus le culte de l’armée.

Les soldats qui ont obéi aux ordres conformément à la loi sur le service militaire ont été proclamés « héros », alors qu’ils détruisaient des villes au Kurdistan, et « martyrs » quand ils y trouvaient la mort ; en parallèle, les soldats qui ont été arrêtés après avoir participé au coup d’état militaire, sous la même chaîne de commandement, ont été torturés et lynchés dans les rues. Il y a dans les médias des photos de soldats à la gorge tranchée. Pendant que les objecteurs de conscience refusant de tuer ou d’être tués sont poursuivis pour « insubordination », les soldats obéissant aux ordres de leurs supérieurs sont accusés de « haute trahison ».

À travers les évènements que nous sommes en train de vivre, refuser le service militaire et ne pas prendre part au port des armes, c’est bien sûr important mais pas assez. La nuit du 15 juillet dans l’aéroport Atatürk, des gens criaient « Dis tue et je tue, dis meurs et je meurs !» [en faveur d’Erdoğan]. Le fait que les politiciens remerciaient « ceux qui avaient fait couler le sang » ; montre clairement qu’une spirale de violences militaristes et paramilitaires a été enclenchée.

Dans cette situation, les objecteurs de conscience doivent non seulement refuser le service militaire et le port des armes, mais aussi résister pour ne pas être coincés dans cette spirale de la violence et pour s’opposer aux impostures des militaires.

Association des objecteurs de conscience turcs

16 juillet 2016

http://vicdaniret.org/vr-der-siddet-sarmalina-ve-militarist-dayatmaya-karsi-direnelim-2/

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