L'Europe à cours de soldats en 2025 ?
La nouvelle "Agence européenne de défense" a publié un rapport initial sur la "vision à long terme des besoins et capacités de la Défense européenne", qui fut approuvé lors de la rencontre des ministres européens de la Défense le 3 octobre en Finlande. Ce rapport, qui couvre des questions allant bien au-delà de celle du recrutement, indique que l'âge moyen de la population européenne atteindra alors 45 ans et que le réservoir de 16 (!)-30 ans disponibles pour les armées va fondre de 15 %. Sous le titre “L'équilibre des ressources humaines”, le rapport signifie :
"Il est maintenant accepté en Europe que la proportion des budgets de défense devant se porter à l'investissement doit être augmentée, ce qui implique de diminuer les coûts opérationnels. Une part significative de cette réduction peut, évidemment, se porter sur les frais de déploiement – lesquels, s'ils sont tirés du budget de la défense, sont particulièrement dommageables pour une capacité cohérente de développement car ces déploiement sont, généralement, imprévisibles et décidés à court terme. Certains pays membres tirent ces fonds de la réserve centrale du gouvernement ; une adoption plus large de cette pratique serait un soutien important au développement nécessaire des capacités de la Politique de Défense et de Sécurité Européenne. Mais l'élément le plus important des coûts opérationnels reste le personnel – pluis de 50% des dépenses militaires des pays de l'UE. Les forces armées se professionnalisant, et le taux de natalité qui baisse augmentant la concurrence pour attirer du marché du travail les jeunes hommes et femmes, la masse salariale va en pratique croître en pourcentage des dépenses militaires si la main d'oeuvre n'est pas réduite. Avec près de deux millions d'hommes et de femmes actuellement en uniforme en Europe, l'opportunité pour cette réduction est là. Les approches incluent l'externalisation ; l'automatisation accrue (des batiments de guerre aux drones) ; et la réduction des capacités superficielles (Les européens ont ils vraiement besoin de totaliser 10 000 chars d'assault et presque 3 000 avions de combat ?)."
La mode étant à la professionnalisation des forces armées dans l'Union Européenne, on peut s'attendre à ce que d'autres pays abolissent la conscription dans les 20 prochaines années. Dans le même temps, l'externalisation signifiera sans doute la prise en charge de tâches traditionnellement remplies par l'armée par des sociétés militaires privées et des sociétés de service – une tendance qui est beaucoup plus développée en Grande Bretagne que dans le reste de l'Union et encore plus aux Etats Unis où il y a un partenaire privé pour dix soldats.
Ces évolutions entrainent de nouvelles questions pour les militantEs anti-guerre, et pour le droit à l'objection de conscience, qui n'existe pratiquement pas pour les soldats “professionnels”, et qu'on imagine même pas dans les sociétés privées.
Source: Agence de Défense Européenne : Rapport initial sur la vision à long terme des besoins et capacités de la Défense européenne.
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