15 Mai 2005: Journée Internationale de l'Objection de Conscience

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Focus sur l'objection de conscience en Grèce.

Depuis les années 80, le 15 mai est célébré en tant que Journée Internationale de l'Objection de Conscience [1]. Coordonnée au départ par l'ICOM (Rencontre Internationale des Objecteurs de Conscience), L'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre a pris le relais afin de coordonner et promouvoir la Journée Internationale d'Objection de Conscience, depuis l'ICOM 95 au Tchad, dernière rencontre du nom. Dans le cadre du programme sur Le Droit au Refus de Tuer [2], l'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre a contribué depuis 2002 à établir comme tradition des actions directes non violentes internationales le 15 mai en soutien d'une lutte particulière d'objos, accompagnées d'activités décentralisées partout dans le monde. Ces dernières années, la journée a été consacrée au Balkans en 2002[3], à Israël in 2003[4], et au Chile et à l'Amérique Latine in 2004[5].

Pourquoi la Grèce ?

Parmi les états membres de l'Union Européenne, le Grèce est un des rares pays à connaître de sérieux problèmes quant au droit à l'objection de conscience. Bien qu'une loi sur l'objection de conscience fut votée en Grèce en 1997 devenu applicable depuis 1998, celle-ci est loin d'atteindre les critères internationaux. Elle crée en outre de sérieux problèmes aux objecteurs de conscience [6]. De plus, des objecteurs déclarés avant 1998 sont toujours poursuivis (tels Lazaros Petromelidis[7] et Yannis Chrissoverghis) et l'objection de conscience pour les soldats professionnels n'est pas reconnue (comme pour Georgios Monastiriotis[8]).

Toujours est-il que la loi relative à l'objection de conscience se traduit en une légère progression d'un mouvement des objecteurs grecs (mouvement toujours très faible), et le cas de Georgios Monastiriotis, qui a refusé de participer aux opérations grecques de soutien militaire à l'occupation de l'Irak, a conduit a un intérêt grandissant en Grèce pour l'objection de conscience. Tout ceci combiné avec l'examen de la situation en Grèce par le Comité des Droits de l'Homme de l'ONU ce printemps 2005 instaure un climat favorable à des activités internationales pour que progresse l'objection de conscience en Grèce.

Les Objectifs.

Les actions visent à :

  • Renforcer l'Association des Objecteurs de Conscience Grecs au travers d'un soutien international.
  • Alerter au niveau international sur le traitement des objos en Grèce, lequel comprend des procédures à l'application répressive, un service civil de substitution punitif, ainsi que des poursuites judiciaires répétées à l'encontre de certains objecteurs de conscience.
  • Lier la problématique de l'objection de conscience en Grèce avec la résistance non violente et l'action directe non violente comme moyens d'obtenir des changements sociaux.
  • Echanger les expériences en termes d'actions directes non violentes entre les groupes de Grèce et d'ailleurs, particulièrement en ce qui concerne les problématiques d'objection de conscience.
  • Renforcer la mise en réseau internationale des objecteurs de conscience par le biais d'une formation et d'une action en commun.

La Campagne

Les activités aux abords du 15 Mai 2005 ne sont pas isolées. Elle peuvent s'appuyer sur un soutien permanent aux objecteurs de conscience grecs par l'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre et d'autres groupes [9], lequel est inclus dans une campagne internationale qui culminera au 15 Mai 2005.

Au cours de cette campagne, l'IRG :

  • Apporte des informations sur la situation des objecteurs de conscience en Grèce, ainsi que des mises à jour sur l'emprisonnement des objecteurs de conscience par le biais de son système d'alerte : co-alert. Cette information peut-être reprise partout dans le monde.
  • Soumet un rapport sur l'objection en Grèce au Comité des Droits de l'Homme de l'ONU qui sera examiné lors de la session à venir ce printemps 2005. Suivant les fonds disponibles, l'Internationales des Résistant-e-s à la Guerre enverra un délégué à la session du Comité des Droits de l'Homme à New York en mars 2005 afin de présenter les principaux problèmes en personne.
  • Publie un numéro spécial du Fusil Brisé (en anglais, espagnol, français et allemand) pour être utilisé comme matériel de campagne (disponible par l'intermédiaire du site de l'IRG ou sur support papier).
  • Coordonne des actions décentralisées à travers le monde le 15 mai 2005 en soutien aux objecteurs de conscience en Grèce.
  • Organise une semaine de formation internationale à la non violence du 9 au 15 mai 2005, et une action directe non violente internationale à Thessalonique en Grèce le 15 Mai 2005, en collaboration avec l' Association des Objecteurs de Conscience Grecs.

Le séminaire international et la formation à la non violence (du 9 au 15 Mai)

L' Association des Objecteurs de Conscience Grecs et l'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre organise conjointement un séminaire international sur la non violence et une formation internationale à l'action non violente, à Thessalonique, en tant qu'épicentre des activités en vue du 15 Mai 2005.

Le séminaire, sur deux jours, sera consacré au nationalisme, à la guerre et aux démantèlements de la société qui en résultent, à partir de l'expérience des Balkans et du Moyen Orient. Il se penchera aussi sur le rôle de la militarisation dans la société grecque, le néo-colonialisme et le rôle joué par l'OTAN. Il se basera sur l'expérience des participants internationaux de différents pays européens, plus particulièrement des Balkans, ainsi que sur l'expérience de l'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre [10].

La formation internationale à l'action non violente devrait rassembler 40 à 50 participants d'Europe et de Grèce qui se serviront ensemble de la formation pour partager des pratiques en terme d'action non violente. La formation préparera aussi à une action commune pour le 15 mai -la Journée Internationale de l'Objection de Conscience- à Thessalonique.

Les groupes

L'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre

L'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre fut fondé en 1921 sous le nom de "Paco". Elle s'était basée sur la déclaration suivante qui tient toujours :

"La guerre est un crime contre l'humanité. Je suis par conséquent déterminé à ne soutenir aucune guerre quelqu'elle soit, et à lutter pour la suppression de toutes les causes de la guerre "

L'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre existe afin de promouvoir l'action non violente contre ce qui cause la guerre, de soutenir et de mettre en lien ceux et celles qui, de par le monde, refuse de participer à la guerre ou aux préparatifs de guerre. Sur cette base, l'IRG travaille pour un monde sans guerre.

Objection de conscience

L'objection de conscience a toujours été au cœur de la politique de l'IRG. La déclaration de l'IRG à ne soutenir aucune guerre est un appel au refus de servir toute force militaire ou armée, c'est un appel à l'objection de conscience.

L'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre soutient tous les objecteurs de conscience, qu'ils souhaitent effectuer un service civil de substitution (dans les pays où cette possibilité existe) ou non. L'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre ne juge pas des motifs de chacun pour refuser de tuer, et met en valeur la décision individuelle de ne pas prendre part à la guerre ou aux préparatifs de guerre comme étape importante pour mettre fin à la guerre.

Non à la guerre

L'IRG n'avalise aucune guerre qu'elle soit menée par un état, une armée dite de libération, ou sous l'égide des Nations Unis, même sous le nom "d'intervention militaire humanitaire". Les guerres, aussi noble en soit la rhétorique, servent invariablement des intérêts de puissances politiques ou économiques. Nous savons à quoi mène la guerre : à la souffrance et la destruction, au viol et crime organisé, à la trahison de valeurs, à de nouvelles formes de domination.

Le programme de l'Internationale des Résistant-e-s à la Guerre Le droit au refus de Tuer combine de nombreuse activités pour soutenir les objecteurs de conscience de manière individuelle tout comme les mouvements et organisations pour l'objection de conscience. http://wri-irg.org

L' Association des Objecteurs de Conscience Grecs

En 1986, les comités de solidarité aux premiers objos, Thanasis Makris et Michalis Maragakis, sont devenus notre Association. Makris et Maragakis ont été les premiers grecs qui ont payé très cher de leur personne en déclarant publiquement leur engagement pour la non violence et en réclamant le droit à ne pas rejoindre l'armée pour des motifs idéologiques (non religieux).

Notre association:

  • Soutien les objos emprisonnés et persécutés juridiquement, financièrement et par tout autre moyen à notre disposition.
  • Fait campagne pour que cesse toutes les persécutions à l'encontre des objos.
  • Lutte pour la décriminalisation des insoumis au service national.
  • Fait campagne pour la reconnaissance de l'objection de conscience et de l'insoumission en Grèce en tant que Droit de l'Homme. (Actuellement, ce ne sont PAS des droits, enfreignant la déclaration de l'ONU supérieure).
  • Travaille à la mise en place d'un service alternative juste, dédié à la population dépourvu du caractère extrêmement punitif et dissuasif du service auquel sont soumis actuellement les objos grecs (en contradiction avec de nombreuses déclarations et directives internationales telles que celles du grec Ombudsman). http://www.omhroi.gr/SAS/indco-en.htm

Notes

[1] Rudi Friedrich: Histoire de la journée de l'objection de conscience, Broken Rifle No 55 (en anglais), Mai 2002, page 8 (http://wri-irg.org/pubs/br55-en.htm#art5)
[2] http://wri-irg.org/co/rrk-en.htm (en anglais)
[3] http://wri-irg.org/news/2002/press15may02.htm (en anglais)
[4] http://wri-irg.org/pubs/br58-fr.htm (en français)
[5] http://wri-irg.org/pubs/br61-en.htm (en anglais)
[6] http://wri-irg.org/co/osce-rep.htm#Heading13; Le rapport de l'IRG pour le Comité des Droits de l'Homme de l'ONU est aussi disponible sur http://wri-irg.org/news/2005/greece05a-en.htm (en anglais).
[7] http://wri-irg.org/co/cases/petromelidis-en.htm (en anglais)
[8] http://wri-irg.org/news/htdocs/18012005d.html (en anglais)
[9] L'IRG a inclus la Grèce dans son rapport de juillet 2003 pour l'OSCE (http://wri-irg.org/co/osce-rep.htm) et a pris part à une délégation internationale au procès de Lazaros Petromelidis en février 2004 (http://wri-irg.org/news/2004/greece0204-en.htm). A ce jour, les cas de Lazaros Petromelidis et Georgios Monastiriotis sont suivis par l'IRG, Amnesty International, et le Bureau Européen pour l'Objection de Conscience (BEOC).
[10] L'IRG lance son nouveau programme "non violence" au printemps 2005 à partir de son travail sur "non violence et appropriation du pouvoir social", d'une part, et "antimilitarisme et globalisation" d'autre part : http://wri-irg.org/nv-home.htm

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