Appel pour la défense du droit à manifester contre l’Otan dans la ville de Strasbourg le 4 avril

Expéditeur : Comité pour les droits élémentaires et la démocratie, Martin Singe, Aquinostr. 711, D50670 Cologne, Tél. +492219726920

Le 17 février 2009

Destinataires :
Le ministre de l'Intérieur français
L'ambassade de France en Allemagne
Les membres du Parlement européen

Mesdames, Messieurs,

Lors de la récente conférence internationale qui s'est tenue à Strasbourg les 14 et 15 février 2009, réunie pour préparer les manifestations et les actions d'opposition à l'Otan prévues lors du sommet des 3 et 4 avril 2009, les présents et présentes ont appris l'interdiction de toute manifestation dans le centre ville. De plus une « zone rouge » dont l'accès sera limité aux détenteurs et détentrices de passes ainsi qu'un nouveau système de vidéosurveillance seront mis en place. Les frontières internes à l'espace Schengen vont soudainement être restaurées reflétant le leitmotiv : oui à une tornade militaire internationale, non à une action démocratique internationale et populaire. Pour les 350 et plus participants et participantes à la conférence internationale préparatoire, cette restriction des droits fondamentaux est inacceptable. Le mouvement pacifiste va maintenir son intention de manifester contre le sommet de l'Otan en centre ville de Strasbourg avec des milliers de citoyens. Le Comité pour les droits élémentaires et la démocratie a été fondé en 1980 par des participants et des participantes du Tribunal Russell sur la situation relative aux droits de l'homme en République fédérale d'Allemagne (RFA) entre 1978 et 1979.

Dans le cadre de ses activités et en coopération avec le mouvement pacifiste, le Comité soutient l'appel à des manifestations pacifiques autour du sommet de l'Otan. Les restrictions massives contre le droit de se réunir et de manifester qui sont planifiées sont incompatibles avec la démocratie et les droits des citoyens. Elles reflètent les peurs ancrées de l'appareil d'État face à la vraie « souveraineté » – celle des citoyens et des citoyennes. À l'occasion de la réunion de l'Otan, l'administration policière et militaire veut imposer le bouclage d'une région toute entière, entre Baden-Baden et Strasbourg, pour que le sommet ne soit pas dérangé par l'action citoyenne. La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne proclamée avec tant de faste serait pervertie par la puissance de l'Otan. Le droit à la liberté d'opinion et de réunion, et donc le droit de manifester sont assurément le socle démocratique pour les citoyens au sein d'un régime constitutionnel d'une démocratie représentative sans lequel ces citoyens sont privés de tout espace ou presque pour exprimer directement leur citoyenneté souveraine. Nous demandons ainsi à tous les hommes et femmes politiques de refuser toute remise en cause des libertés fondamentales pendant le sommet de l'Otan. Les préparatifs stratégiques de type guerrier de cette alliance doivent faire face au débat public et critique, de même qu'à l'opposition publique.

Les citoyens et les citoyennes n'accepteront pas une démocratie sous le joug d'un état d'urgence policier et militaire. Nous en appelons aux ministres et aux autorités publiques responsables afin qu’ils s'engagent pour le droit sans restrictions de manifester pendant le sommet de l'Otan, le premier week-end d'avril, entre Baden-Baden et Strasbourg.

Sincèrement votre,
Martin Singe

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