Somalie & Éthiopie : conscription et recrutement de force pour la guerre

en
fr

D'après différentes ONG et les agences des Nations Unies, l'utilisation d'enfants soldats en Somalie s'est accrue depuis l'escalade des combats entre le Gouvernement fédéral transitionnel (TFG) et l'Union des tribunaux islamique (UIC) en décembre 2006. Les combats ont connu un pic lorsque le TFG soutenu par des troupes éthiopiennes ont repoussé l'UIC des territoires au sud de la Somalie et de la capitale Mogadishio.

"Des témoins direct ont relaté la présence d'enfants n'ayant pas plus de 11 ans à des checkpoints et dans des véhicules des différentes factions," a indiqué Siddharth Chatterjee, l'administrateur de l'UNICEF en Somalie.

La campagne de recrutement a contaminé le Kenya voisin. Chatterjee a ajouté que, d'après le commissaire provincial de la région du nord-est du kenya, le recrutement des jeunes de la province par les factions armées (l'UIC plus particulièrement) se préparant aux combats en Somalie a commencé lors du dernier trimestre 2006.

"Un appel a été lancé a toutes les parties impliquées pour qu'elles arrêtent de recruter des enfants soldats et qu'elles libèrent ceux déjà recrutés," a indiqué Chatterjee. "Cependant, l'absence de registre des naissances en Somalie ajoute à la difficulté de vérifier correctement si les enfants ont moins de 18 ans."

Il ajoute : "Il y a aussi des reportages indiquant que l'UIC a publiquement déclaré sa volonté de recruter dans les écoles, ce qui est extrêment inquiétant si cela se vérifie."

L'Éthiopie a aussi mené une campagne pour la conscription avant l'escalade du conflit début décembre 2006. Des reportages en date du début du mois de décembre indiquent que les forces stationnées en de nombreux points de la province éthiopienne d'Ogaden ont commencé à enrôler  des civils dans l'armée ou les milices à sa botte. La campagne d'incorporation des civils dans l'armée fait suite à l'échec de la campagne pour le volontariat dans l'armée fédérale éthiopienne. Cette campagne avait comme objectif de recruter, pour l'armée, jusqu'à une centaine de civils pour chaque district de la province. La rumeur tend à signifier que la campagne d'incorporation aurait les mêmes objectifs.

Des journalistes d'Ogaden online à Ogaden indique que la population civiles de la province s'est déjà exprimée contre la conscription, sous des formes diverses auprès des chefs militaires éthiopiens à la tête de cette campagne.

Il a été rappelé à ces chefs militaires que les civils qui s'étaient portés volontaires lors de la guerre contre l'Érythrée n'ont pas été pris en charge correctement par le gouvernement éthiopien lors de leur démobilisation qui a suivi la fin des hostilités. On rapporte que les chefs militaires ont à coeur de te tenir les quotas prévus pour leur campagne d'enrôlement.

Il y a une opération double pour enrôler les civils pour une mission dont les objectifs ne sont pas encore connus. Les civils se sont vu demander, par les militaires éthiopiens ou les milices qui leurs sont adjointes, de fournir jusqu'à une centaine de jeunes de toutes les franges de la population.

Ces chefs militaires ont signifié aux civils que les jeunes se verraient donner une formation sur les dangers de l'Union des tribunaux islamiques (UIC) de Somalie. 

Pendant ce temps là, Abdirahman Dinari, porte parole du TFG, a indiqué que les forces éthiopiennes resteraient en Somalie tant qu'elles y seraient nécessaire pour y mener à bien leur “mission”. Cette mission étant "d'apporter une aide logistique et d'entraîner nos forces". Dinari ajoute que les Éthiopiens sont en Somalie sur invitation du gouvernement.

A Addis Abeba, le premier ministre éthiopien Meles Zenawi a annoncé que ses troupes pourraient rentrer dans les deux semaines. 

Sources: IRIN: Somalie : Protéger les enfants de l'enrôlement, demandent les agences d'aides, 2 janvier 2007, Garowe online: Éthiopie : Campagne de d'enrôlement dans l'armée à Ogaden, 5 décembre 2006

Countries
Theme

Add new comment